À l’occasion d’une rétrospective de son œuvre, nous avons rencontré Albert Serra, lors du 60e Festival International du Film de Thessalonique.

© TIFF Thessalonique

Depuis Honor de cavallería qu’il a réalisé en 2006, jusqu’au récent Liberté, sorti en 2019, le réalisateur catalan développe une œuvre mystérieuse, exigeante par son radicalisme artistique, nourrie d’histoire de l’art et de littérature. Albert Serra se montre fidèle à de grandes figures historiques, romanesques ou appartenant à la mythologie collective : Don Quichotte, Casanova, les rois mages, Louis XIV ou encore les aristocrates libertins, personae non gratae à la cour du roi Louis XVI, prennent vie dans ses films. Loin de retracer leur parcours ou de projeter des lumières épiques sur ses personnages, Serra choisit l’entre-deux, le moment trivial, l’abandon des corps et des organes. Il filme aussi bien l’indécision, le sommeil, le silence, l’absence de soi, que les cris, l’animalité, les fluides des corps ou des aliments.
Ses histoires prennent tantôt place dans des immensités qui confinent à l’abstraction, tantôt dans de petits espaces semblables à des théâtres miniatures. Les séquences de certains de ses films, parfois d’une longueur extraordinaire, ont vu plus d’un spectateur sortir des salles, indifférent aux compositions du réalisateur, inspirées d’estampes, de vanités, de peinture baroque ou d’œuvres russes.
Au 60e Festival International de Thessalonique qui organisait cette année une rétrospective de son œuvre, Albert Serra, l’homme qui n’aimait pas parler de ses projets passés, a néanmoins accepté de nous rencontrer et de nous en dire plus sur ses films.


Une interview publiée sur À-Voir À-Lire.com, visible ici.