Lors de sa première au Festival du Film Francophone d’Athènes, En Liberté ! a fait rire 1500 personnes à gorge déployée. La comédie détonante de Salvadori sort dans les salles grecques, ce 23 mai.

De Hors de Prix à Dans la Cour, Pierre Salvadori a développé un art des « anti-héros » qui atteint sans doute son paroxysme avec son dernier film, En Liberté ! Le réalisateur y développe une intrigue rocambolesque et nous invite à suivre ses personnages cabossés dans leur périple fou. Un road-movie sans roues, une course folle à travers les obstacles. Les corps sont bousculés, les dialogues s’entrecroisent et se percutent. L’incompréhension et la stupéfaction laissent pourtant une belle place à la tendresse.

Grand succès auprès du public, la comédie a remporté le prix SACD à la Quinzaine de réalisateurs 2018. Il sort ce 23 mai dans les salles grecques.

En Liberté ! – L’intrigue

Au décès de son mari, le capitaine Santi, Yvonne, inspectrice de police, découvre que celui-ci n’avait rien du policier intègre et vaillant dont elle a eu un enfant. Au contraire, Santi a fait enfermer un innocent en prison par appât du gain. Après 8 ans de détention, cet homme, Antoine, retrouve sa liberté mais pas ses esprits. Avec la ferme obsession de l’aider à se reconstruire, Yvonne le suit comme une ombre tandis qu’il se livre à des actes saugrenus, souvent violents. Les dissimulations de l’une et la déréliction de l’autre, auxquelles s’ajoutent des vies sentimentales en demi-teinte, font de la rencontre une source de quiproquos et de rebondissements inépuisables. 

© Memento Distribution

En Liberté ! – Critique

Porté par un talentueux duo (Adèle Haenel un brin chafouine, Pio Marmaï halluciné), En Liberté ! jouit d’un excellent casting, ce qui lui évite de sombrer dans la farce grotesque. Tout aussi juste, Damien Bonnard y campe l’humble chevalier servant d’Yvonne, avec une discrétion et une bonté follement attendrissantes. Les personnages sont bien écrits, jusque dans leur ambivalence. On n’est jamais tout à fait sûr de l’endroit où se place la morale : dans ce jeu de miroirs (relevé par le titre grec du film Το πρόβλημα μου είσαι εσύMon problème, c’est toi), le manichéisme n’est pas de mise et c’est tant mieux.

Des échanges très vifs, une écriture fondée sur un mélange d’absurde, de dialogues de sourds et de comique de répétition parviennent à faire du film un polar hybride. Saupoudrez tout cela d’un petit côté rétro-kitsch et ce marivaudage des temps modernes, malgré quelques longueurs, vous apparaîtra comme il est : déjanté et sympathique. 

Le film se laissera donc volontiers déguster, en ce joli mois de mai…


Un film de Pierre Salvadori. Avec Adèle Haenel, Pio Marmaï, Damien Bonnard, Audrey Tautou et Vincent Elbaz 

Durée: 1h48

Langue : Français.

Sortie en Grèce : 23/05


Une critique publiée sur Lepetitjournal.com, visible ici