Un nouveau documentaire sur Patti Smith, signé Arte, qui concourt à Thessalonique dans la section « Open Horizons ».

- Sélection Festival du Film documentaire de Thessalonique 2022

Résumé : Le documentaire, produit par Arte et les Poissons volants, se penche sur la vie de Patti Smith à partir de ses débuts à New York. La rock star et poétesse évolue, à l’aise sous l’œil des caméras, dans un kaléidoscope d’images d’archives.

Critique : Réalisé par Anne Cutaia et Sophie Peyrard, Patti Smith : la poésie du punk est un documentaire soigné, une juxtaposition chronologique d’archives, formatée pour la télévision. Cinquante-deux minutes de Patti Smith, c’est une petite heure fort savoureuse à passer au son des guitares saturées et de certaines des meilleures chansons de la décennie 70-80. Qui connaît bien l’artiste n’apprendra pas grand-chose mais il sera agréable de passer par le Chelsea Hôtel ou de s’accouder au CBGB pour écouter les transes patti-smithéennes et se rêver parmi cette jeunesse hallucinée. Les archives rappellent l’effervescence créative et la soif de dépassement de soi de l’époque, qui ne semble parfois pas avoir eu d’équivalent par la suite.

Studieux, le documentaire ne révolutionne pas le genre ; il peut aussi révéler une certaine propension à l’idolâtrie qui est particulièrement vivace quand il s’agit de Patti Smith. Certes, son génie et son allure de dandy magnifique justifient l’attraction qu’elle exerce sur ses semblables ; on ne peut toutefois s’empêcher de penser que la sombre lady s’est en fait prêtée au jeu des caméras depuis sa prime jeunesse, avec ce que cela peut comporter de légèrement narcissique. Mais à une époque où Andy Warhol officiait à quelques blocs de là, on pardonnera à notre héroïne cette conscience de son exception et sa volonté de briller. Et puis, par sa sobriété et son habile montage, Patti Smith : la poésie du punk nous venge un peu du crémeux Dream of Life. Et ça, ça mérite une belle approbation.

 

 

 


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